Séminaire "Actualité de la recherche"

Le GIS Eurolab a lancé son séminaire en ligne consacré à l’actualité de la recherche en avril 2022. L’objet du séminaire est de présenter et discuter les ouvrages récemment publiés sur l’intégration européenne. Le format choisi privilégie le croisement des lectures disciplinaires. L’ouvrage sera d’abord présenté par son auteur, puis discuté par une personne relevant d’une autre discipline. Chaque personne intéressée pourra ensuite réagir, proposer sa perspective, interroger l’auteur. Le format « en distanciel » a été choisi pour permettre au plus grand nombre d’y participer.

 

  • Séminaire Actualité de la Recherche #1 - "No Demos ? Souveraineté et démocratie à l'épreuve de l'Europe", C. Spector (12/04/2022)

    Céline Spector, No demos ? Souveraineté et démocratie à l’épreuve de l’Europe, Seuil, 2021
    & Gaëlle Marti, juriste, Université Lyon III, discutante

    No Demos ? C. SpectorL’Union européenne engendre-t-elle un déni de démocratie ? En prônant le retour à l’Europe des nations, les adversaires de la technocratie bruxelloise dénoncent la confiscation du pouvoir populaire. Leur argumentaire est rôdé : dans le huis-clos des réunions entre dirigeants, dans l’opacité feutrée de cénacles qui semblent n’avoir de comptes à rendre à personne sinon aux lobbies et aux thinks tanks, la légitimité démocratique s’exténue.

    Ce livre montre pourtant que le souverainisme, qui confine la politique à l’État-nation, est une illusion philosophique et une erreur pratique. Les principes de la démocratie moderne (peuple, citoyenneté, volonté générale) ne sont pas niés par le projet européen, ils peuvent y trouver l’occasion d’un approfondissement. Pour combattre l’impasse souverainiste, l’Union européenne doit faire de la solidarité sa nouvelle finalité et mettre en œuvre un fédéralisme social, fiscal et environnemental. Ancré dans la théorie de la république fédérative issue de Montesquieu et des fédéralistes américains, son régime pourra alors conjuguer fédération démocratique et souveraineté du peuple.

     

    Céline Spector est professeur de philosophie politique à Sorbonne Université.

  • Séminaire Actualité de la recherche #2 - "European Objects, The Troubled Dreams of Harmonization" B. Laurent (31/05/2022)

     

     

    Brice Laurent, European Objects, The Troubled Dreams of Harmonization, MIT Press, 2022
    Ouvrage discuté par Vincent Reveillère, juriste, Aix-Marseille Université

     

     

    European Objects, B. LaurentHow interventions based on objects—including chemicals, financial products, and consumer goods—offer a path to rethink European integration.

    Interventions based on objects, Brice Laurent claims, have become a dominant path for European policy-making. In European Objects, Laurent analyzes the political consequences of these interventions and their democratization. He uses the term “European objects” to describe technical entities that are regulated—and thereby transformed—by European policies. To uncover the bureaucratic and regulatory intricacies of European governance, Laurent focuses on a series of these objects, including food products, chemicals, financial products, consumer goods, drinking water, and occupational environments. Laurent argues that taking European objects seriously offers a way to rephrase the dreams of harmonization and, eventually, rethink the constitutional strength of European integration.

    Laurent doesn't just clarify how European regulation works, but also explores ways to realize long-term objectives for European integration, such as a harmonized market or an objective expertise. Regulation is best understood as “regulatory machinery” bringing together various types of legal constraints, material interventions on objects, and the imagining of desirable futures. Analyzing European objects enables Laurent to explore what regulation has become after years of evolution have made it a central component of the European policy world. He offers practical illustrations of how the regulatory machinery functions today. If Europe succeeds at reinventing the terms of its legitimacy with objects that matter for the European publics, it will provide a telling demonstration that the opposition of expertise and populism is not the unavoidable fate of liberal democracies.

     

    Brice Laurent est sociologue, Chargé de recherche au Centre de sociologie de l’innovation, MINES ParisTech.

  • Séminaire Actualité de la Recherche #3 - "La banque providence. Démocratiquer les banques centrales et la monnaie" E. Monnet (13/10/2022)

     

    Eric Monnet, La banque providence. Démocratiser les banques centrales et la monnaie, Seuil, 2021
    Discuté par Clément Fontan, UC Louvain

     

    Eric Monnet - La banque providenceEric MONNET, La banque providence. Démocratiser les banques centrales et la monnaie, Seuil, 2021
    Éric MONNET est directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École d’économie de Paris. Son travail porte sur l’histoire des politiques monétaires et des systèmes financiers au xxe siècle.

    L'ouvrage a été discuté par Clément Fontan, professeur en politique économiques européennes à l'UC Louvain et l'Université Saint-Louis Bruxelles, et co-directeur de la La revue Politique Européenne.

     

     

     

    Résumé :

    Les banques centrales sont sous le feu des critiques : trop opaques, trop technocratiques, hyperpuissantes et coupées du peuple. Pourtant, il faut les penser comme un pilier de l’État-providence, leur rôle étant de nous protéger contre les aléas économiques. Dans les années à venir, elles seront une pièce maîtresse pour soutenir la transition écologique, financer la dette publique et produire une monnaie électronique. Mais dans quel cadre, avec quelle légitimité ? Quelle forme prendra l’argent demain ? Questions cruciales, qui montrent à quel point la monnaie est une question politique. Les banques centrales doivent être l'outil de la démocratie.

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  • Séminaire Actualité de la Recherche #4 - "La Cour de Justice de l'Union européenne" L. Clement-Wilz (18/11/2022)

     

    Laure Clément-Wilz, La Cour de justice de l'Union européenne", LGDJ, coll. Systèmes, 2020
    Discuté par Michel Mangenot, Université Paris 8

     

    La CJUE - Laure Clement Wilz

    Laure CLEMENT WILZ est professeure de droit publique à l'Université Paris Est Créteil.

    L'ouvrage a été discuté par Michel Mangenot, professeur de science politique à l’Université Paris 8, Directeur de l’Institut d’études européennes (IEE).

    Résumé :

    Au coeur des débats d'actualité comme les prérogatives de la Banque centrale européenne, le Brexit ou le droit de grève, la Cour de justice de l'Union européenne est l'un des principaux acteurs de la construction européenne, et reçoit, selon le point de vue adopté vis-à-vis de l'Union européenne elle-même, satisfaction ou vives critiques.
    La légitimité d'une cour n'est jamais acquise, et la CJUE n'échappe pas à cette réflexion. Mais si l'on analyse les conditions de sélection des membres, leur statut et leur rémunération, on y trouve les ingrédients de sa légitimité formelle. Quant aux modalités de la transparence ou de la représentativité, elles contribuent à l'appréciation de sa légitimité sociale.
    L'ouvrage ambitionne d'aborder ces règles de composition, d'organisation et de fonctionnement afin d'appréhender la CJUE sous un angle novateur, l'approche institutionnelle. Ainsi, des interrogations communes à toute institution sont soulevées : quels sont ses pouvoirs, quelle est son autonomie, sa légitimité, sa représentativité ? Comment est-elle composée, quel est le statut de ses membres et de son personnel, comment est-elle organisée, « managée » et qui la dirige ? Existe-t-il des grandes figures ? Des acteurs de l'ombre ? Quels sont les espaces d'échanges ?
    C'est un bilan sur l'adoption, l'évolution historique et l'application de ses règles de composition, d'organisation et de fonctionnement que cet ouvrage propose.
    En somme, il fait un point nécessaire sur un acteur central du droit de l'Union et de son intégration dans les droits nationaux.
    L'ouvrage est destiné aux étudiants de droit et de sociologie dès la licence, aux chercheurs dans ces disciplines et à tous ceux qui s'interrogent sur l'Union européenne et sa légitimité.

     

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  • Séminaire Actualité de la recherche #5 - "The Seventh Member State Algeria, France, and the European Community", M. Brown (10/01/2023)

    Megan BROWN, The Seventh Member State Algeria, France, and the European Community, Harvard University Press, 2022

    Séminaire Actualité de la recherche #5 - "The Seventh Member State Algeria, France, and the European Community", Megan Brown

     

    Megan BROWN est Assistant Professor à Swarthmore College

    L'ouvrage a été discuté par Karim FERTIKH, Maître de conférences en science politique à Sciences Po Strasbourg.

     

    Résumé :

    The surprising story of how Algeria joined and then left the postwar European Economic Community and what its past inclusion means for extracontinental membership in today’s European Union.

    On their face, the mid-1950s negotiations over European integration were aimed at securing unity in order to prevent violent conflict and boost economies emerging from the disaster of World War II. But French diplomats had other motives, too. From Africa to Southeast Asia, France’s empire was unraveling. France insisted that Algeria—the crown jewel of the empire and home to a nationalist movement then pleading its case to the United Nations—be included in the Treaty of Rome, which established the European Economic Community. The French hoped that Algeria’s involvement in the EEC would quell colonial unrest and confirm international agreement that Algeria was indeed French.

    French authorities harnessed Algeria’s legal status as an official département within the empire to claim that European trade regulations and labor rights should traverse the Mediterranean. Belgium, Italy, Luxembourg, the Netherlands, and West Germany conceded in order to move forward with the treaty, and Algeria entered a rights regime that allowed free movement of labor and guaranteed security for the families of migrant workers. Even after independence in 1962, Algeria remained part of the community, although its ongoing inclusion was a matter of debate. Still, Algeria’s membership continued until 1976, when a formal treaty removed it from the European community.

    The Seventh Member State combats understandings of Europe’s “natural” borders by emphasizing the extracontinental contours of the early union. The unification vision was never spatially limited, suggesting that contemporary arguments for geographic boundaries excluding Turkey and areas of Eastern Europe from the European Union must be seen as ahistorical.

     

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  • Séminaire Actualité de la recherche #6 : "The Politics of the Rule of Law in the EU Polity. Actors, Tools and Challenges" R. Coman (31/03/2023)

    Ramona COMAN, "The Politics of the Rule of Law in the EU Polity. Actors, Tools and Challenges", Palgrave Macmillan, 2022

    Ramona COMAN, "The Politics of the Rule of Law in the EU Polity. Actors, Tools and Challenges", Palgrave Macmillan, 2022

     

    Ramona COMAN est Professeure et Présidente de l'Institut d'Etudes Européennes (IEE) à l'Université Libre de Bruxelles.

    L'ouvrage a été discuté par Sébastien PLATON, Professeur de droit public à l'Université de Bordeaux.

     

    Résumé :

    This book analyses the challenges facing the European Union through the frame of the rule of law. It shows how over the last decades the increased dissensus and contestation of the rule of law has given rise to heightened tensions between national and EU institutions, leading to the establishment of new soft and hard policy tools to safeguard it at the supranational level. The book proposes a comprehensive and multifaceted analysis of the current state of debates by exploring how EU institutional actors seek to uphold the Union’s values. It shows that European integration in core state powers is the outcome of the clash between liberal and anti-liberal ideas, between dissensus and contestation over how collective problems should be solved, in a community of voices featuring assent and dissent, all of which give democracy its substance. Beyond the analysis of the emerging EU’s rule of law policy, the book will help readers to better understand the EU’s fragilities and resilience and the potential challenges for the future of EU integration.

     

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  • Séminaire Actualité de la recherche #7 : "La Fabrique de l'histoire de l'Europe. Un domaine de recherche entre savoir et pouvoir depuis 1976 en France, en Allemagne et au-delà" M. Le Boulay (10/10/2023)

    Morgane LE BOULAY "La Fabrique de l'histoire de l'Europe.Un domaine de recherche entre savoir et pouvoir depuis 1976 en France, en Allemagne et au-delà", Presses Universitaires de Rennes, Collection Res Publica, 2022

    Morgane LE BOULAY,  "La Fabrique de l'histoire de l'Europe.Un domaine de recherche entre savoir et pouvoir depuis 1976 en France, en Allemagne et au-delà", Presses Universitaires de Rennes, Collection Res Publica, 2022

     

     

    Morgane LE BOULAY est ingénieure de recherche CNRS à l'Université de Strasbourg - UMR 7363 SAGE (Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe)

    L'ouvrage sera discuté par Yannick GANNE, Professeur de droit public à l'Université de Picardie

     

    Résumé :

    Depuis une trentaine d'années, nombre d'historiens issus de différents courants historiographiques tentent d'écrire l'histoire de l'Europe. Plusieurs visions de cette histoire s'affrontent ainsi dans le monde scientifique, mais aussi dans l'espace public, comme le montre notamment la controverse concernant l'« héritage chrétien » de l'Europe.

    Si les relations étroites entre les spécialistes de l'intégration communautaire et la Commission européenne ont déjà été étudiées, peu de travaux examinent les relations entre les différentes lectures de l'histoire de l'Europe et leurs promoteurs. C'est l'objet de cet ouvrage.

    Celui-ci contribue ainsi à la sociologie des savoirs. Il montre comment la construction européenne concourt à transformer les pratiques des historiens et à redéfinir les rapports de force au sein de leur discipline. Il met en outre en évidence l'évolution récente des systèmes de financement de la recherche et les effets de l'essor des appels à projets.

    Cet ouvrage contribue aussi à la sociologie politique de l'Europe. Il montre comment, inversement, la science historique concourt à façonner l'Europe et ses représentations, et interroge la singularité de la construction symbolique de l'UE par rapport à celle des États-nations. En se focalisant sur les projets impliquant des historiens français et allemands, il étudie en particulier le rôle des organisations européennes (UE et Conseil de l'Europe), des États-nations et des acteurs privés nationaux.

    avec le soutien de université de Strasbourg, de l'Unité de recherche UMR 7363 SAGE et du Cercle Pierre Pflimlin

     

    Lien vers l'ouvrage