Retour sur ... l'école d'été ITI-MAKErS
Du 3 au 6 juillet dernier, l’Institut Thématique Interdisciplinaire “Fabrique de la société européenne - MAKErS” a accueilli son école d’été interdisciplinaire en association avec le GIS Euro-Lab à l’Université de Strasbourg.
Durant quatre jours, une quinzaine de doctorant·es et une vingtaine d’intervenant·es étaient réuni·es en sessions de travail autour des enjeux et des usages de la production, de l’accès et de l’analyse des sources et des données sur l’Europe en Sciences Humaines et Sociales.
Après les mots de bienvenue d’Hélène MICHEL, directrice-adjointe du GIS Euro-Lab et co-directrice de l’ITI-MAKErS, les jeunes chercheur·ses accueilli·es à l’Institut du travail de Strasbourg ont pris part quatre jours durant à des sessions matinales de présentation de leurs travaux respectifs. Les thématiques de l’école d’été en ligne directrice, ce fut l’occasion d’un croisement des regards disciplinaires au travers d’échanges constructifs, nourris par les réflexions et les interrogations de chaque participant·e. Droit, histoire, sociologie et science politique se sont rencontrés sur des sujets de recherche aussi divers que la production de la statistique égalitaire au sein de l’UE, l’utilisation du multilinguisme, le droit à et de la sécurité sociale, l’explication de la stabilité des Etats de facto ou le défi d’une thèse sur l’UE au Burkina Faso.
Les “matinales” dédiées aux communications des jeunes chercheur·ses ont été accompagnées d’ateliers et de sessions avec des intervenant·es senior issu·es pour l’essentiel du champ académique, mais également des bibliothécaires.
Dédiée à la construction des indicateurs et à la comparaison transnationale des classes sociales en Europe, la conférence d’ouverture du lundi a été donnée par Etienne Penissat, sociologue au Centre Maurice Halbwachs - ENS suivie d’une discussion avec Jay Rowell, sociologue au laboratoire SAGE - Université de Strasbourg.
Le lendemain, la Bibliothèque Nationale de Strasbourg (BNU) a accueilli les participant·es au sein de son DataLab pour une après-midi consacrée au web comme source pour la recherche autour de plusieurs objectifs : définir les données issues du web ; comprendre la production, l’accès à et le traitement de ces données ; saisir l’impact de ces derniers sur la recherche et découvrir en quoi les données issues du web peuvent représenter un gain de connaissance sur l’objet Europe. Une session organisée autour de la présentation des travaux de Lola Avril (docteure en science politique - University of Eastern Finland) et Constantin Brissaud (post-doctorant en science politique - ISPOLE UC Louvain) sur l’analyse de la Cour de Justice de l’Union Européenne et d’un temps de formation à la fabrique et à l’accès aux archives du web avec les bibliothécaires de la BNU. Une après-midi conclue par l’intervention de Frédéric Clavert (professeur d’histoire contemporaine au C2DH - Université de Luxembourg), qui a interrogé les usages scientifiques du web au prisme de leur intérêt, des méthodes et leurs limites, rappelant la nécessité d’une évaluation scientifique systématique des sources issues du web.
L’Institut du Travail a ensuite accueilli deux sessions autour de l’accès aux documents de l’Union Européenne. Yiorgos Vassalos (docteur en science politique du laboratoire SAGE - Université de Strasbourg) et Julien Dufour (ingénieur statisticien à l’Université de Lorraine) sont revenus sur le recours au règlement 1049/2001 de l’Union Européenne. Jean-Marc Deltorn (MCF en propriété intellectuelle au CEIPI - Université de Strasbourg) est ensuite intervenu sur le rapport entre Intelligence Artificielle et traitement des données en reprenant une étude réalisée à partir du contentieux sur le secret.
L’école d’été ITI-MAKErS s’est conclue sur une conférence de clôture d’Anne-Laure Delatte (économiste au CNRS et visiting lecturer à la Princeton University) où elle s’est interrogée sur le caractère incontournable des données en sciences sociales, suivie d’une discussion avec Eric Monnet (économiste à l’EHESS) qui s’est orientée sur le terme de “données”. Si les présentations des deux économistes portaient sur les données quantitatives, l’échange a permis de rappeler que d’autres types de données sont utilisées par les autres disciplines des sciences humaines et sociales. Au-delà des différences existant ainsi entre les disciplines quant à la manière de définir les “données” et de les mobiliser dans des recherches, l’analyse de données est un élément commun qui permet d’engager un dialogue interdisciplinaire.
Les participant·es à l’école d’été se sont ensuite vu·es remettre un diplôme par les organisatrices d’une école d’été strasbourgeoise marquée sous le sceau de l’échange et de la mise en perspective interdisciplinaires, avant de nous donner rendez-vous en 2025 pour une nouvelle édition !
Le GIS Euro-Lab remercie l’ITI MAKErS, codirigé par Amélie BARBIER-GAUCHARD, Hélène MICHEL et Mélanie SCHMITT, Marine DE LASSALLE et Morgane LE BOULAY pour l’organisation de l’école d’été, ainsi que l’Université de Strasbourg, la Maison Interuniverstaire des Sciences de l’Homme – Alsace (MISHA), l’Institut du travail et la BNU de Strasbourg pour leur accueil.
Le GIS Euro-Lab remercie également l’ensemble des intervenant·es précédemment cité·es et les jeunes chercheur·ses qui ont pris part à l’école d’été : Laurène ASSAILLY, Léo CORBEL, Inoussa DIANDA, Pénélope HARDY, Anton HEICHBERGER, Maëva LE ROY, Margaux LUCAS, Allegra MAMFOUANA, Elodie MIGLIORE, Adeline MORAIS AFONSO, Nathalia SARMIENTO, Shiming SHEN, Marion TOSOLINI, Elise WOLFERMANN et Jing-Syuan WONG.