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Colloque

« Les échelles de l’Europe » Doctoriales du Groupe de recherche sur l’Union européenne

« Les échelles de l’Europe »

 Doctoriales du Groupe de recherche sur l’Union européenne

1-3 juin 2023

 

Du 1 au 3 juin 2023, le Groupe de recherche sur l’Union européenne (GrUE), en partenariat avec le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Euro-Lab, la Maison Jean Monnet et le Service de recherche du Parlement européen, organisera ses deuxièmes Doctoriales à la Maison Jean Monnet (Bazoches-sur-Guyonne, France).

Cette deuxième édition des Doctoriales vise à réunir des doctorant.e.s et chercheur.se.s en début de carrière, issu.e.s du champ des sciences sociales francophones (p. ex. science politique, droit, sociologie, économie, histoire, géographie, philosophie politique) et dont les recherches explorent les questions des « échelles de l’Europe ».

Centrées autour de l’interrogation des rapports entre les échelles de l’Europe, les Doctoriales du GrUE offriront un espace de présentation et de discussion de projets individuels de recherche ainsi qu’un cadre collectif de réflexion sur l’Union européenne (UE) et le métier de chercheur.se, animés par chercheur.se.s et décideur.se.s politiques spécialistes de l’Europe. Les Doctoriales entendent enfin favoriser la socialisation des participant.e.s en encourageant la création de réseaux de recherche interdisciplinaires et le tissage de relations informelles au travers d’activités collectives.

 

Saisir les multiples échelles de l’Europe

La thématique des Doctoriales, les « échelles de l’Europe », reflète le constat selon lequel le projet européen s’inscrit dans une grande diversité d’espaces (Kahn, 2019) et d’acteurs. Les propositions de contribution exploreront ainsi la dimension multiscalaire de l’Europe (Mamadouh et Van der Wusten, 2009), y compris à partir d’objets et de terrains qui ne sont pas traditionnellement étudiés dans le champ des études européennes mais dont l’analyse implique pourtant de se confronter à l’objet « UE ».

Les contributions pourront aborder un premier espace de l’Europe, l’échelon communautaire. L’UE constitue un espace politico-administratif distinct, dont les institutions et dynamiques politiques sont spécifiques (Catala, 2001 ; Bitsch, 2007 ; Smith, 2004 ; Georgakakis, 2012). Comment cet espace a-t-il été transformé par les crises que l’UE et ses États membres ont récemment traversées (Coman, Crespy et Schmidt, 2020) : crise migratoire (Foucher, 2015), crise financière et monétaire (Georgiou, 2014 ; Fontan, 2014 ; Ladi, Tsahouras, 2014), Brexit (Leruth et al., 2019), crise énergétique, crise sanitaire (Wolff, Ladi, 2020) ? Comment les institutions européennes arbitrent-elles entre préférences des gouvernements et attentes citoyennes, entre déni de démocratie, illusion souverainiste et nouvelles solidarités (Spector, 2021) ? Quelles inflexions récentes connaît la fabrique du droit de l’Union européenne (Bertrand, 2018) et où en sont les débats politiques et juridiques sur la primauté et l'articulation entre les ordres juridiques, notamment entre droit de l’UE et de la CEDH (von Bogdandy, 2016) ? Les différents espaces de gouvernance peuvent également constituer une piste de réflexion stimulante pour penser les échelles de l’Europe. S’intègrent-ils ou se différencient-ils en autant d’Europes à la carte (Faure et Lebrou, 2020) ? La gouvernance socio-économique a connu de multiples réformes lors de la dernière décennie à la suite des différentes crises économiques. Sommes-nous dans un « lock-in » des institutions et de leur mode de gouvernance (Pierson, 1993) sur la base des pratiques passées ou au contraire, la pandémie avec son programme NextGenerationEU marque-t-elle un tournant pour la gouvernance socio-économique de l’Union (Schelkle, 2021 ; De Grauwe, 2022 ; Buti, Fabbrini, 2022) ? De quelle manière l’UE protège-t-elle ses « valeurs fondamentales », telles que l’État de droit, face aux gouvernements de ses États membres ?

Toutefois, l’UE s’incarne aussi au travers des arènes nationales, telles que les parlements, les médias et les actions citoyennes, voire infranationales, comme l’ont démontré les nombreux travaux sur les relations entre l’UE et les régions (Pasquier, 2005, 2009, 2015 ; Wassenberg, 2007), les villes (Le Galès, 2011; Mamadouh, 2018) ou les marchés (Carpano et Marti, 2021). Les contributions pourront donc questionner les logiques d’appropriation et de mobilisation de la législation et des financements européens par les acteurs publics et parapublics locaux. Peut-on encore parler d’européanisation des échelons national et local (Huggins, 2018) ? De quelle manière les relations entre États-nations, régions et UE sont-elles problématisées dans les travaux récents consacrés aux concepts de subsidiarité, décentralisation, fédéralisme ou de centre/périphérie et territorialité (Agnew, 2014 ; Kahn et Richard, 2020). Comment les parlements nationaux interfèrent-ils avec l’action de l’UE dans des domaines relevant traditionnellement de leurs prérogatives, comme la Justice et les Affaires intérieures (Tacea, 2018) ou le Budget et la Fiscalité(Papadopoulos, Piattoni, 2019, Bekker, 2021) ? En quoi l’Europe peut-elle être un objet de résistance et/ou être mobilisée comme une ressource par des acteurs individuels et collectifs nationaux et infranationaux (Crespy, Verschueren, 2009 ; Saurugger, Terpan, 2013 ; Saurugger, Fontan, 2019) ? Dans quelle mesure les tentatives récentes de participation des citoyens européens (comme les dialogues citoyens la Conférence sur le futur de l’Europe) peuvent-elles contribuer à une démocratisation de la construction européenne et mener à la concrétisation d’un peuple européen (Damay, Delmotte, 2018 ; Fabbrini, 2021) ? Quelles sont les alternatives à ces initiatives (Barbou des Places, 2018 ; Hennette et al., 2019) ?

L’UE est également un acteur des relations internationales (Petiteville, 2006 ; Richard et Van Hamme, 2013), notamment par la conduite de sa politique étrangère et de sécurité commune (PESC) ou d’autres politiques externes (Lavenex, Schimmelfennig, 2009) : politique commerciale (Leucht, 2022), politique de voisinage (Bouris, Schumacher, 2017), politique d’aide au développement (Richard, 2008), etc. Comment la guerre en Ukraine et ses conséquences géopolitiques contribuent-elles à repenser le rôle international de l’UE (puissance normative (Laïdi, 2013), soft power, hard power en devenir, etc.) et son articulation avec d’autres acteurs et organisations internationales (Hofmann, 2013) ? L’analyse de l’action de l’UE à l’échelle globale suppose également de se décentrer des « high politics » (Keohane et Nye, 1973) pour considérer et explorer la dimension externe de ses politiques publiques à visée interne (Bradford, 2020) (p. ex. politique environnementale et climatique, politique culturelle, politique éducative, etc.). Comment les politiques internes à l’UE s’articulent-elles avec son action extérieure (Lavenex, Uçarer, 2004 ; Rees, 2008 ; Dupont, Oberthür, 2015) ? De même, en quoi l’action extérieure de l’UE interagit et/ou interfère-t-elle avec les politiques étrangères des États membres (Nivet, 2012) ? Enfin, la dimension internationale de l’UE s’incarne dans les liens étroits, y compris juridiques et historiques, qu’elle a noué avec d’autres organisations internationales actives sur le continent européen (Patel, 2013 ; Warlouzet, 2022), comme le Conseil de l’Europe, ou l’Organisation de la Sécurité et la Coopération en Europe (Lachmann, 2012). Jusqu’où ces institutions parviennent-elles à articuler leurs ambitions et leurs dispositifs ?

Les communications pourront rendre compte de la pluralité des échelles de l’Europe et/ou de leurs interactions plus ou moins conflictuelles. En outre, ces différents espaces peuvent être considérés comme des vecteurs réciproques d’influence au vu de leur organisation en réseaux (Schmidt, 2020). Les communications pourront s’inscrire dans l’un des questionnements présentés ci-dessus. Nous valorisons également celles qui s’intéressent aux synergies entre plusieurs espaces. Toutefois, les idées proposées ne constituent pas pour autant un cadre contraignant et d’autres interrogations en lien avec la thématique des Doctoriales pourront être explorées.


Format des propositions 

Les Doctoriales du GrUE entendent s’ouvrir largement à une variété d’approches disciplinaires en sciences sociales (p. ex. science politique, droit, sociologie, économie, histoire, géographie, philosophie politique). Elles valoriseront tout particulièrement l’interdisciplinarité et le pluralisme méthodologique des propositions soumises. Les propositions de contribution pourront discuter, à partir de leur ancrage disciplinaire spécifique ou d’approches inter- et pluridisciplinaires, des manières de définir, de penser et de produire l’Europe à toutes les échelles et à tous les degrés de granularité pertinents.

Les propositions de communication (max. 500 mots) devront comporter un titre, indiquer le nom du ou des auteurs et reposeront sur une problématique clairement énoncée, en lien avec un ou plusieurs axes de l’appel. Par ailleurs, étudier l’Europe dans ses différentes échelles suppose l’usage de différentes méthodes qualitatives et quantitatives. Les contributions qui questionneront le « design » méthodologique approprié aux jeux d’échelles autour de l’objet « UE » seront ainsi particulièrement appréciées.

Les propositions individuelles ou collectives sont à envoyer à l’adresse suivante : collectif.grue@gmail.com.

 
Calendrier

  1. 6 mars 2023 : date limite pour l’envoi des propositions
  2. 20 mars 2023 : réponse du comité d’organisation des Doctoriales
  3. 9 mai 2023 : date limite pour l’envoi des communications
     

Frais d’inscription

Les Doctoriales ne requièrent pas de frais d’inscription. Les frais d’hébergement et de restauration seront pris en charge sous réserve d’une participation effective aux deux journées. Les frais de transports seront à la charge des participant.e.s mais, dans certains cas exceptionnels (par ex. chercheur.se.s non financé.e.s), ceux-ci pourront être pris en charge partiellement, sur présentation d’un justificatif d’achat, dans la limite d’un montant maximum établi par le GrUE.

 

Comité d’organisation

Gabriel Godeffroy (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, SIRICE) : gabriel.godeffroy@etu.univ-paris1.fr.

Tibissaï Guevara-Braun (ENS de Lyon - Université de Haute-Alsace, Triangle) : tibissai.guevara-braun@ens-lyon.fr.

Tom Massart (Aspirant FRS-FNRS, Université libre de Bruxelles, CEVIPOL) : tom.massart@ulb.be.

Agathe Piquet (FRS-FNRS, Université Saint-Louis Bruxelles, IEE) : agathe.piquet@usaintlouis.be.

 

Comité scientifique

BARBOU DES PLACES Ségolène, Professeure de droit public (IREDIES, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
CRESPY Amandine, Professeure de science politique (IEE/CEVIPOL, Université libre de Bruxelles)
DELMOTTE Florence, Chercheuse Qualifiée FRS-FNRS en science politique (IEE/CReSPO, Université Saint-Louis Bruxelles)
DERMINE Paul, Professeur de droit européen (Centre de Droit Européen, Université Libre de Bruxelles)
DUJARDIN Vincent, Professeur d’histoire contemporaine (Institute for the Analysis of Change in Contemporary and Historical Societies, UCLouvain)
FONTAN Clément, Professeur de politique économique (ISPOLE/IEE, UCLouvain/Université Saint-Louis Bruxelles)
GEORGIOU Christakis, Collaborateur scientifique en économie politique européenne (CCDSEE/GSI, Université de Genève)
KAHN Sylvain, Professeur agrégé d'histoire et docteur en géographie (Centre d'histoire de Sciences Po, Sciences Po Paris)
PAPADOPOULOS Yannis, Professeur de science politique (LAGAPE, Université de Lausanne)
SPECTOR Céline, Professeure de philosophie politique (SDN, Sorbonne Université)
VAUCHEZ Antoine, Directeur de recherche au CNRS en sociologie politique et en droit (CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) 
WARLOUZET Laurent, Professeur d’histoire contemporaine (SIRICE, Sorbonne Université)