Interventions Publiques dans la Zone euro et en France : Trois essais

Thèse soutenue par Alexis GUILLAUME le 18 juin 2025 à l'Université Paris Dauphine - PSL.

Directrice de thèse : Anne-Laure DELATTE, directrice de recherche CNRS, Université Paris Dauphine - PSL.

Discipline : économie.

 

Jury de thèse : 

Christophe BLOT, économiste à l'OFCE et Professeur associé à l'Université Paris Nanterre

Gunther CAPELLE-BLANCARD, Professeur d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Jean-Stéphane MESONNIER, Professeur associé d'économie à Sciences Po Paris

Lise PATUREAU, Professeure d'économie, Université Paris Dauphine-PSL

Résumé de la thèse

Cette thèse explore l'évolution récente et l'efficacité des outils d'intervention publique au sein de la Zone Euro (EA) et en France, dans un contexte d'intégration incomplète et de crises économiques récurrentes. En adoptant diverses approches empiriques, cette thèse vise à explorer les outils d'intervention publique sous trois perspectives distinctes, cherchant à répondre aux questions suivantes : Comment ces outils ont-ils évolué dans le contexte d'une intégration économique imparfaite et de crises récurrentes ? Quel impact ont-ils eu sur les marchés financiers, l'économie réelle ou encore les finances publiques ? Le premier chapitre examine l'efficacité des annonces liés aux plans fiscaux conjoints de l'UE et des politiques monétaires de la Banque Centrale Européenne (BCE) durant la pandémie de COVID-19. Il révèle que, bien que la BCE ait traditionnellement été l'institution privilégiée pour gérer la divergence des rendements au sein de l'EA, les annonces monétaires seules se sont avérées insuffisantes lors de la crise. En effet, les nouveaux outils fiscaux conjoints (comme le NGEU), particulièrement bénéfiques pour des États membres comme l'Italie, ont été cruciaux pour atténuer les risques de refinancement. Ceci souligne le rôle essentiel des interventions fiscales coordonnées au niveau européen en complément des politiques monétaires pour répondre efficacement aux crises. Le deuxième chapitre évalue l'impact du Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP) de la BCE sur les entreprises cotées de la Zone Euro. Il démontre que bien que le programme ait significativement stimulé les prix des actions et les résultats économiques, les bénéfices n'ont pas été uniformément distribués, favorisant principalement les entreprises 'Éligibles'. Cette distribution inégale incite à réfléchir davantage sur les distorsions potentielles créées par de telles interventions et leurs implications sur l'équité et la concurrence. Le troisième chapitre présente une base de données inédite sur les dépenses fiscales françaises de 1979 à 2022, offrant des perspectives sur leur intégration au sein du système global des prélèvements et dépenses publics national et leur influence croissante sur les finances publiques. Bien que ces outils aient joué un rôle de plus en plus important en France, le chapitre soulève également des inquiétudes concernant le coût global associé à ces dispositifs, incitant à des recherches supplémentaires portant sur leurs capacités à atteindre les résultats politiques visés. En conclusion, la thèse constate que si les outils d'intervention publique ont évolué pour répondre efficacement aux défis financiers et économiques immédiats, ils introduisent également de nouvelles considérations et inquiétudes.